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Manon Cua, une vie rythmée par la danse

Interview complète réalisée par Didier Darrigrand

Manon est une jeune Melloise de 23 ans, passionnée par la danse. On sent chez elle à la fois caractère, maturité et vitalité. Elle n’est pas de celles que le premier obstacle freine. En 2023, elle a fondé JMI’Magine, structure associative lui donnant un cadre pour la création de spectacles de danse. Elle est aujourd’hui à la tête de 130 danseurs et danseuses de tous âges. Elle chorégraphie, dirige les répétitions et gère l’association.

 

Comment a débuté cette passion pour la danse ? 

« J’ai découvert la danse quand j’étais à l’école maternelle, à l’occasion d’une initiation à la danse contemporaine. Je ne me souviens pas précisément de ce moment mais je sais que j’avais beaucoup aimé. C’est à la suite de ça que j’ai débuté la danse classique, à Melle, à l’âge de 6 ans. Toutes les danses sont exigeants mais j’étais attirée par le lâcher prise que je n’ai pas trouvé dans la classique, qui est très exigeante physiquement. Je suis allée vers la danse Modern’Jazz et contemporaine, je n’ai jamais arrêté depuis. »

A quel moment avez-vous décidé d’en faire votre métier ? 

« Dès 16 ans, quand je suis allée à Niort pour faire le conservatoire. Mais j’ai aussi pris conscience de l’exigence et quelle incertitude entraine un métier artistique. A 18 ans, j’ai un peu abandonné l’idée et me suis orientée vers le monde médical en devenant assistante dentaire, tout en continuant de donner ces cours, bénévolement, au sein d’une association du Mellois. A 21 ans il y a eu un évènement difficile dans ma vie. Ça m’a ouvert les yeux et m’a fait prendre conscience que le plus important est de faire ce qu’on aime. J’ai décidé de tenter l’expérience, avec la création de l’association. Je voulais pas regretter un jour de ne pas avoir essayé. »

Vous avez voulu plutôt créer qu’enseigner ? 

« Je voulais créer des spectacles pour utiliser mon imagination, mais sans pour autant donner des cours. Mon envie était de créer des histoires et donner l’opportunité à des amateurs de monter sur scène. Je fais tout ça pour que tout le monde soit heureux, les danseurs, les autres artistes et le public. J’espère y arriver de mieux en mieux, au fil du temps. Je veux à la fois permettre à mes danseurs de progresser et de se dépasser, sans les mettre en difficulté. »

Créer sa propre structure est une responsabilité ? 

« J’ai commencé par écrire ce que je voulais faire. J’ai ensuite créer mon association, pour que ce soit très concret. J’ai ensuite rencontré la mairie pour leur présenter mon projet et voir comment la Ville pouvait m’aider. »

Le succès de la première saison vous a donné raison ? 

« Pour la deuxième saison, l’association à pris des proportions auxquelles je ne m’attendais pas. Je voulais au départ créer un spectacle et faire mon petit bonhomme de chemin. Nous sommes passés de 70 et 130 élèves. C’est formidable ! J’ai aussi créé une compagnie amateure qui se produit aux cours de différents évènements. Nous somme beaucoup demandés. Ça me fait chaud au coeur, je ne pensais pas être autant sollicitée dès la deuxième année. » 

Comment crée-t-on un spectacle ? 

« Je choisi un thème et je cherche des artistes. Je ne veux pas me limiter à la danse. J’écris les chorégraphies en me basant sur des histoires, ensuite j’organise avec les techniciens pour voir ce qui est possible de faire. J’imagine des mouvements à partir de l’histoire que je veux raconter. Ça peut être très contemporain en m’inspirant de la chanson qui sert de support ou alors j’utilise des pas qui me plaisent, en fonction du rythme de la musique. Si une musique ou une chanson m’inspirent, les mouvements viennent très facilement. J’écris la choré et je la fais moi seule. Après, entre ce que j’ai imaginé et ce qui est possible, il y a parfois un décalage, j’adapte alors selon les conditions. »

Tout est écrit avant de commencer les répétitions ? 

« L’an passé j’avais tout écrit car j’avais du temps. Cette année, je sais ce que je veux mais nous commençons à travailler sans que la chorégraphie soit totalement écrite. L’an passé j’avais écris 32 chorégraphies pour sept groupes. Cette année, il y a 26 tableaux pour neuf groupes mais plusieurs groupes peuvent se retrouver sur une même chorégraphie, ça me demande davantage de travail mais je suis satisfaite du résultat. »

Comment voyez-vous l’avenir de ce projet ? 

« Si je fais encore ça dans 10, 15 ou 20 ans, je serai la plus heureuse du monde. Je veux progresser, sans quitter Melle. J’ai aussi un peu peur de ce qui peut arriver, donc j’essaie surtout de vivre le temps présent. Cette année je ne pense vraiment qu’au spectacle. Il y a aussi la gestion des bénévoles, la communication et les rendez-vous avec les techniciens. Les moments que je m’accorde sont pour moi, ma mère et mon grand-père. »

Quel est votre coin préféré de Melle ? 

« Je trouve Melle très jolie, notamment le Pont aux roses et les différents parcs. Mon lieu préféré, c’est l’Espace Goirand. Je crois que j’aime ce lieu parce qu’il offre une scène. Si un jour j’ai l’occasion de créer un spectacle en extérieur, j’espère que ce sera là ! »

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