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Vivre à Melle n°126 : Hippolyte Lamonerie… l’art de faire résonner le bois 

 

Interview complète réalisée par Didier Darrigrand à découvrir ici : 

 

 

 

Installé tout en haut de l’ancien centre des impôts, devenu collectif de professionnels des arts et artisans « Le Trésor », Hippolyte Lamonerie est luthier. La trentaine pas encore entamée, il fabrique ici les instruments du quatuor : violon, alto, violoncelle et contrebasse. Si cette grande maison peut être bruyante, car vivante, l’atelier d’Hippolyte est calme. On comprend vite que les machines présentes ici ne tournent que si nécessaire. Hippolyte se sert avant tout de ses mains. Les nombreux outils accrochés aux murs en attestent. Les copeaux de bois sur l’établi également. Un atelier à l’image de son occupant, qui reçoit le visiteur avec sourire.

 

Vous n’êtes pas Mellois de naissance ?

« Mes grands parents sont nés dans le Mellois, mon père est né à Melle. Je venais à Melle pour les vacances et à Noël. Je me sens Mellois de cœur, depuis toujours. Je suis né en région parisienne, j’ai grandi dans le Beaujolais puis à Nice. Pour mes études je suis allé aussi à Montpelier et La Rochelle. J’ai débuté des études de biologie puis j’ai bifurqué vers un CAP en ébénisterie, en formation pour adulte, puis j’ai rejoint l’école de lutherie de Mirecourt dans les Vosges, pendant trois ans. J’y ai obtenu un diplôme des métiers d’art. Je me suis ensuite installé près de Saintes. » 

 

Quel souvenir aviez-vous de Melle ?

« Quand j’étais gamin, je trouvais Melle très grand, je vivais dans un village de 600 habitants. Je me souviens que je fréquentais le Matoulu. Je me souviens aussi du Café du Boulevard. J’ai aussi fréquenté beaucoup le groupe des éclaireurs unionistes. »

 

Pourquoi vous y installer ?  

« J’avais ici des liens familiaux mais aussi amicaux. En suivant de loin ce qui s’y passait, son dynamisme nous a attirés. Melle correspond aussi à mon activité. Je ne cherchais pas à ouvrir un magasin et je n’ai pas besoin d’être géographiquement proche de mes clients. Dans une ville plus importante, mon activité se serait sans doute orientée vers la réparation, ce que je ne souhaite pas. La fabrication d’instruments doit rester le principal de mon travail. Melle m’offre cet équilibre entre les deux domaines. »

 

Comment êtes-vous devenu luthier ? 

« Le premier lien, c’est la musique. Toute ma famille est musicienne. J’ai fréquenté les écoles de musique et les conservatoires, où j’ai appris la flute et l’alto. Gamin, quand j’avais mon alto, j’avais envie de le démonter pour voir comment il fonctionnait. J’aime faire de la musique comme loisir mais je n’avais pas la vocation à en faire mon métier. Je ne me voyais pas non plus faire de la biologie, ma formation initiale, toute ma vie. J’ai choisi les instruments du quatuor parce que c’est ceux que j’entendais. J’étais attiré par la performance acoustique de ces instruments. »

 

Comment peut-on résumer ce métier ?

« Fabriquer ces instruments, c’est partir de matériaux bruts, puis sculpter, creuser, raboter, tailler. Enfin, c’est assembler et coller, pour arriver à une boite qui fait de la musique. Ça reste très manuel, mais il ne s’agit pas de simplement reproduire un modèle. Il y a des envies esthétiques et acoustiques différentes, qui amènent un process de fabrication différent, pour arriver au son visé. Chaque instrument est unique, et chaque morceau de bois est différent. J’ai chevillé au corps l’envie de continuer à progresser, comprendre le fonctionnement, et fabriquer des instruments qui sont les meilleurs possibles et faciles à jouer. C’est une quête à long terme. »

 

Quel est votre coin préféré de Melle ?

« Le verger de mes grands-parents ! J’aime bien aussi aller voir les grenouilles à la Fontaine aux lépreux, avec mes enfants. »

 

crédit photo : Didier Darrigrand

 

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